Quelle politique pour notre pays ?

17/07/2016

      Beaucoup d’entre nous se posent des questions sur ce « Grand théâtre «  dont la scène est celle de la politique et dont les acteurs sont animés de folie de grandeur, de délire de toute puissance, d’orgueil, de prétention, d’ambition… il en faut certes pour changer le monde. J’ai plus la sensation d’assister à un spectacle, à une mise en scène appuyée par une forte médiatisation augmentant ainsi la mégalomanie de ces responsables politiques. N’oublions pas cependant qu’il y a beaucoup de grands citoyens (nes) qui travaillent dans l’ombre pour le bien de tous, avec les résultats plus efficaces que certains de nos « grands politiques ».

     Ceux qui se destinent à la politique sont censés être au service de  la collectivité . Ceux là doivent être des organisateurs, des meneurs, des chefs. Une société ne peut fonctionner que si elle est dirigée. Que les responsables politiques aient le caractère qui les prédispose à leur fonction n'est pas un hasard.
Certains agissent par pure générosité. D'autres par narcissisme, d'autres par pure folie. J'ai l'impression que ceux qui commencent sont pris dans une compétition qui les pousse à aller toujours de plus en plus loin et de plus en plus haut. C'est le principe du militantisme, qui est une sorte de jeu pour les adultes.

Le vrai problème ne vient pas des politiciens, mais de ceux qui les élisent. Quand on élit un tyran, on récolte la servitude, quand on élit n"importe qui, on obtient n'importe quoi.
Bien sûr on peut toujours dire : "je ne fais pas partie de la majorité qui l'a élu", ou "je l'ai élu sur un programme qui n'est pas celui que j'attendais". Cependant ce ne sera jamais une excuse, la règle de la démocratie, qui présente un certain nombre d'avantages sur tous les autres systèmes politiques, est de confier son destin à des représentants que l'on doit accepter une fois élus.

Regardez, notre ancien président Sarkosy ,élu pour faire des réformes qu'il assume avec un certain courage, en dépit de quelques couacs, obligatoires quand on s'expose. On lui reprochait principalement que le pouvoir d'achat n'aie pas augmenté... en un an. Comme s'il était possible que les lourdeurs, les conservatismes, les investissements productifs, la compétitivité de nos entreprises... fussent améliorés en une petite année ! Cependant, nombreux sont les gens naïfs qui pensent que demain "on rasera gratis..." ou que l'état paiera.

    Nous avons beau jeu de parler de nous moquer des politiciens. Sans doute nombre d'entre eux n'agissent que pour complaire leur ego, mais beaucoup se dévouent au service de la collectivité, quelle que soit leur couleur politique. Il est vrai que la compétition médiatique engendre beaucoup de conflits entre personnes plus qu'entre idées.
Si nous réfléchissons bien, avons-nous une meilleure formule à proposer que le régime politique que nous connaissons ?

 Il semble qu'au cours des siècles  beaucoup de formules ont été tentées, ce sont toujours les dominants qui les imposent à ceux qu'ils dominent : chefs de guerre, religieux, société féodale...
La démocratie inventée par les grecs semble le moins mauvais système, puisqu'elle inclut des mécanismes d'autocorrection, si une loi est mauvaise, elle est remplacée par une autre.

Cette démocratie grecque fut assez restreinte, si l’on considère que les femmes, les métèques (étrangers) et les esclaves en étaient exclus. En fait, elle n’excédait pas quelques milliers de citoyens libres désignant eux-mêmes par roulement ou tirage au sort leurs divers chefs et magistrats. Elle fut assez éphémère et fragile. Si le concept a bien été mis en pratique par les grecs, elle ne peut donc servir de modèle.

Si donc le concept de démocratie fût effectivement inventé par les grecs, leur modèle est très éloigné des nécessités de la démocratie des pays modernes. Nous avons une représentation humaniste de la démocratie, alors que celle d’Athènes était fondée sur l’esclavage et la conquête guerrière.
Dans un pays de 67 millions de citoyens comme la France, le modèle grec de démocratie directe est bien sûr inapplicable. Les citoyens ne peuvent qu’élire des représentants et n’avoir sur eux aucun contrôle direct, si ce n’est de manière différée par la sanction des urnes.
Le problème se pose alors pour l’individu de savoir si son mandataire saura bien le représenter car chaque électeur n’a qu’une infime influence sur le choix des élus. Sachant que la motivation qui fait agir les individus est essentiellement l’intérêt ou le plaisir , ceci induit de nombreuses et délicates questions :
- Les élus vont-ils se dévouer au bien commun ou défendre des intérêts particuliers ?
- Qui recueille le plus de suffrages : le vertueux ou le démagogue ?
- L’avis de l’électeur sot vaut-il celui du sage ?
- Que faire quand sa confiance est trompée ou déçue ?
- Où s’arrête le débat démocratique et où commence la discorde ?
- n’y a-t-il rien à craindre d’un gouvernement d’une « populace » idéologisée ou un clientélisme entraînant des dérives mafieuses possibles ?
Une démocratie ne peut fonctionner que si les lois qu’elle se donne sont justes et respectées. 
Ceci implique que les citoyens soient animés d’une vertu civique qui ne s’acquiert que par l’éducation. Enfin pour bien fonctionner toute démocratie doit imaginer des dispositifs de régulation et de contrôle (séparation des pouvoirs, gestion irréprochable, égalité devant la loi…). L'éducation civique tant négligée aujourd'hui ne va pas de soi, elle s'apprend, beaucoup l'oublient !

Jean-Marie BOYER (Le webmaster)

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